Installer une prise électrique dans une salle de bain

Prise électrique

Par définition, la salle de bains est une pièce humide. Or, tout le monde connait les dangers résultant de la rencontre entre l’eau et l’électricité. C’est pour cette raison qu’il existe des normes précises à appliquer avec rigueur afin de garantir la sécurité de tous les membres de la famille. La norme NF C 15-100 détaille les règles à suivre pour l’installation des appareils électriques, de chauffage, d’éclairage, des prises, etc. Elle définit différents volumes dans la salle de bains et, pour chacun d’entre eux, précise quels types d’appareils peuvent y être installés.

La définition des différents volumes dans une salle de bains

La norme NF C 15-100 réglemente les installations électriques dans les salles de bains. Elle définit les règles à suivre afin que la sécurité des personnes et des équipements soit assurée. Selon cette norme, toute salle de bains peut être divisée en 4 volumes distincts (0, 1, 2 et volume caché). En fonction du volume concerné, certains appareils électriques sont permis ou interdits. Ainsi, avant d’installer une prise électrique salle de bain, vous devez définir dans quel volume elle sera afin de vérifier sa compatibilité avec la norme electricité des salles de bains.

Le volume 0 correspond à la baignoire et au receveur de la douche. Il comprend également les douches de plain-pied sans bac comme les modèles à l’italienne. Le volume 1 comprend toutes les zones sur lesquelles ont lieu les projections d’eau et qui se situent au-dessus du volume 0, jusqu’à une hauteur de 2,25 m par rapport au niveau du sol. Le volume 2 correspond à la zone qui est située à moins de 60 cm de la baignoire et de la douche, sur une hauteur de 3 m. La zone hors volume, qui remplace l’ancien volume 3, entoure le volume 2. Quant au volume caché, il se trouve sous le volume 0, en-dessous de la baignoire ou de la douche par exemple.

La classification des équipements électriques

Afin de vous aider à choisir les bons équipements électriques, il existe une norme internationale qui leur attribue un indice de protection IP. Cet indice est relatif à l’étanchéité des équipements vis-à-vis de l’intrusion de corps solides ou liquides. Pour les équipements utilisables en milieu humide, les indices les plus courants sont :

• IPX1 : protection contre les gouttes d’eau verticales ;

• IPX2 : protection contre les gouttes d’eau dans un angle d’inclinaison de 15° ;

• IPX3 : protection contre les gouttes d’eau jusqu’à 60° par rapport à la verticale ;

• IPX4 : protection contre les projections d’eau et les éclaboussures dans toutes les directions ;

• IPX5 : protection contre les jets d’eau dans toutes les directions ;

• IPX6 : protection contre les vagues et les jets puissants ;

• IPX7 : protection contre les effets d’une immersion temporaire.

Les indices les plus utilisés pour des appareils électriques destinés à une salle de bains sont : IPX4, IPX5 et IPX7. Les équipements électriques sont également répartis en fonction de leur classe. La classe I correspond aux appareils devant obligatoirement être reliés à la terre comme des convecteurs, des appareils ménagers, des appliques, etc. La classe II concerne les équipements électriques à double isolation qui ne nécessitent pas forcément d’être reliés à la terre.

Les appareils électriques autorisés en fonction des volumes

Dans le volume 0, particulièrement humide, seuls les équipements de type IPX7 et TBTS 12 V sont autorisés. Vu l’importance des projections d’eau, le volume 1 possède de nombreuses restrictions et seuls les équipements de type IPX5 peuvent y être installés. Il s’agit par exemple d’un chauffe-eau instantané de classe I (à condition qu’il soit alimenté avec un câble et sans boîte de connexion), d’une canalisation (alimentant un des appareils de ce volume), d’un chauffe-eau horizontal à accumulation (placé le plus haut possible), d’un éclairage ou d’un interrupteur à condition qu’ils soient de type TBTS 12V et que le transformateur de séparation soit dans la zone hors volumes.

Un peu plus éloigné des sources d’eau, le volume 2 permet un plus grand nombre d’installations. Selon les normes électriques pour la salle de bains, les équipements de type IPX4 y sont autorisés. Vous pouvez ainsi installer notamment :

• un chauffe-eau à accumulation ou instantané de classe I sans boîtier de connexion et alimenté directement ;

• une canalisation alimentant un appareil du volume 2 ;

• un appareil de chauffage électrique ou un éclairage de classe II ;

• une prise de rasoir, de 20 VA à 50 VA avec un transformateur de séparation ;

• un interrupteur ou un éclairage TBTS 12 V à condition que le transformation de séparation soit dans la zone hors volumes.

La zone hors volume comporte peu de restrictions Vous pouvez donc aussi bien y installer des appareils de chauffage électrique de classe I ou II qu’un lave-linge ou un sèche-linge de classe I. Il est également autorisé de placer dans cet espace un chauffe-eau à accumulation ou instantané, un éclairage de classe I, II ou TBS 12 V, une prise de rasoir de 20 à 50 VA ou une prise de courant avec terre. Dans le volume caché, c’est-à-dire sous la baignoire ou la douche, aucun équipement électrique n’est autorisé.

La Très Basse Tension de Sécurité (TBTS)

Dans les normes des prises électriques, il existe aussi des recommandations concernant la tension électrique. Habituellement, dans une habitation, le courant alternatif a une tension de 230 V. La Très Basse Tension de Sécurité (TBTS) est une tension grâce à laquelle un niveau de sécurité est assuré au corps humain vis-à-vis des dangers liés au courant électrique. Il existe ainsi 2 types de basses tensions : la Très Basse Tension (TBS) inférieure à 120 V et la TBTS, de moins de 50 V.

L’impact du courant électrique sur le corps humain dépend de la valeur de la résistance de ce corps qui est elle-même fonction de la taille, du poids de la personne et du milieu l’entourant. Elle est plus élevée en milieu sec qu’en milieu humide par exemple. Or, le lien entre l’intensité, la tension et la résistance est de la forme I (intensité en ampères) = U (tension en volts)/ R (résistance en ohms). Pour une résistance donnée, plus la tension est faible, plus l’intensité le sera également. Minimiser les risques liés au courant électrique pour les êtres humains demande donc d’utiliser la plus faible tension possible.

Comme la tension électrique fournie dans les logements est de 230 V, il est nécessaire d’avoir un transformateur de séparation pour obtenir une TBTS. Dans la majorité des installations électriques des particuliers, ce transformateur est de type 230 V/12 V. Il existait de tels transformateurs utilisant un procédé ferromagnétique qui étaient lourds du fait de la présence de bobines de cuivre à l’intérieur. De nos jours, de nombreux modèles de transformateurs 230 V/12 V sont compacts et légers car ils utilisent une technologie électronique.

Un résumé des règles de base

Afin d’assurer la sécurité des personnes dans votre salle de bains, il faut vous conformer à plusieurs règles. Tout d’abord, l’interrupteur général devrait plutôt être placé en dehors de la pièce. Cependant, selon la norme électrique pour la salle de bains, il est possible de le mettre dans la zone hoes volumes. Si vous souhaitez installer une armoire de toilette qui comprend une prise électrique et un interrupteur, elle doit être positionnée soit dans le volume 2, soit dans la zone hors volumes.

Concernant le chauffage, il peut être mis au sol grâce à un plancher chauffant à condition que la surface de votre pièce soit suffisante pour pouvoir ensuite placer la baignoire ou la douche. Sinon, vous pouvez opter pour un chauffage électrique classique de type convecteur, radiateur rayonnant ou sèche-serviettes. Dans tous les cas, l’appareil de chauffage électrique doit être de classe I s’il est installé dans la zone hors volumes et de classe II si vous le positionnez dans le volume 2.

Les prises de courant fournissant moins de 50 V, de type prises de rasoirs électriques, sont destinées au volume 2 ou à la zone hors volume. Hormis les circuits à basse tension, l’ensemble des circuits électriques de chauffage et d’éclairage ainsi que les appareils électriques doivent être protégés par un interrupteur différentiel de haute sécurité. Le but de cet interrupteur est de protéger les personnes d’éventuels chocs électriques. Cependant, il ne détecte ni les surcharges ni les courts-circuits car c’est le disjoncteur qui s’en charge. Cet interrupteur différentiel de 30 mA se place dans le tableau électrique, entre le disjoncteur général et les disjoncteurs divisionnaires. Il ne peut être associé qu’à 8 circuits électriques au maximum.